L’exposition
qui vient de s’ouvrir au Palais Galliera rend hommage à une figure emblématique
de la Haute Couture : Jeanne Lanvin, née au XIX éme siècle et décédée en
1946. Le passage d’un siècle à l’autre est flagrant au regard des modèles
exposés, à l’exception des teintes, décors et broderies dont la constance est
affirmée.
Trois
familles de couleurs retiennent l’attention.
Le
noir bien sûr. Celui de Jeanne Lanvin est pluriel car les matières utilisées
sont assorties de sorte que les reliefs des noirs rendent le vêtement
subtilement lisible. Les robes « saturne » ou « Milady » en
sont des illustrations raffinées par le mélange de soie, de tulle et de
taffetas.
Si
le noir est largement présent, le bleu reste la couleur favorite de Jeanne
Lanvin, au point de parler de « bleu Lanvin », c'est-à-dire celui des
vitraux ou de Fra Angelico comme le souligne les commentaires de cette
exposition. Toutefois un des écrans montrant les cahiers de travail souligne
avec qui ce bleu peut composer des harmonies selon la couturière. Et on y
croise du rose pâle, du rouge, du bleu plus sombre et du noir.
Enfin,
la dernière famille de couleur peut être perçue comme inattendue : le
chair, c'est-à-dire ce que l’époque contemporaine a rebaptisé le nude … pas si
nouveau en somme !