Ces quelques posts se veulent une observation du quotidien de nos couleurs.

Elles sont omniprésentes même si nous n’y prêtons pas forcément attention. Les couleurs qui nous entourent nous paraissent normales, peut-être même banales.
Et pourtant, le choix d’une couleur n’est que le résultat d’une longue histoire et d’un processus complexe.

L’association des couleurs l’est encore plus en ce sens que l’acceptabilité d’une harmonie de couleurs varie en fonction du temps et des lieux. Ainsi le bleu, inexistant, dans l’Antiquité, est aujourd’hui la couleur favorite des européens (lire à ce sujet « le bleu » de Michel Pastoureau – Editions du Seuil 2000).

Par conséquent, loin d’être stables et normatives, les couleurs nous accompagnent dans notre quotidien et constituent une terre où se mêlent histoire, symboles et esthétisme.


Bienvenu au pays de la couleur !













dimanche 15 mars 2015

JEANNE LANVIN, PAPESSE DU BLEU


L’exposition qui vient de s’ouvrir au Palais Galliera rend hommage à une figure emblématique de la Haute Couture : Jeanne Lanvin, née au XIX éme siècle et décédée en 1946. Le passage d’un siècle à l’autre est flagrant au regard des modèles exposés, à l’exception des teintes, décors et broderies dont la constance est affirmée.

Trois familles de couleurs retiennent l’attention.

Le noir bien sûr. Celui de Jeanne Lanvin est pluriel car les matières utilisées sont assorties de sorte que les reliefs des noirs rendent le vêtement subtilement lisible. Les robes « saturne » ou « Milady » en sont des illustrations raffinées par le mélange de soie, de tulle et de taffetas.

Si le noir est largement présent, le bleu reste la couleur favorite de Jeanne Lanvin, au point de parler de « bleu Lanvin », c'est-à-dire celui des vitraux ou de Fra Angelico comme le souligne les commentaires de cette exposition. Toutefois un des écrans montrant les cahiers de travail souligne avec qui ce bleu peut composer des harmonies selon la couturière. Et on y croise du rose pâle, du rouge, du bleu plus sombre et du noir.

Enfin, la dernière famille de couleur peut être perçue comme inattendue : le chair, c'est-à-dire ce que l’époque contemporaine a rebaptisé le nude … pas si nouveau en somme !