Ces quelques posts se veulent une observation du quotidien de nos couleurs.

Elles sont omniprésentes même si nous n’y prêtons pas forcément attention. Les couleurs qui nous entourent nous paraissent normales, peut-être même banales.
Et pourtant, le choix d’une couleur n’est que le résultat d’une longue histoire et d’un processus complexe.

L’association des couleurs l’est encore plus en ce sens que l’acceptabilité d’une harmonie de couleurs varie en fonction du temps et des lieux. Ainsi le bleu, inexistant, dans l’Antiquité, est aujourd’hui la couleur favorite des européens (lire à ce sujet « le bleu » de Michel Pastoureau – Editions du Seuil 2000).

Par conséquent, loin d’être stables et normatives, les couleurs nous accompagnent dans notre quotidien et constituent une terre où se mêlent histoire, symboles et esthétisme.


Bienvenu au pays de la couleur !













samedi 10 octobre 2015

LE TOUCHER DE LA PUPILLE

 
La couleur peut devenir littérature, et c’est Ohran Pamuk, Prix Nobel de littérature en 2006 qui réussit ce tour de force dans « Mon nom est Rouge ». Sur fond d’enquête policière dans le milieu des peintres de l’Empire Ottoman de la fin du XVI éme siècle, l’auteur pose la question « qu’est-ce donc qu’être une couleur ? » Et de répondre : « C’est le toucher de la pupille, la musique du sourd-muet, la parole dans les ténèbres ».
Avec une immense poésie et un sens de l’observation digne des plus grands peintres, Ohran Pamuk explique que les peintres ottomans se considéraient comme obligés de peindre la poussière de différentes couleurs (rose carmin, vert indien, jaune safran ou caca d’oie), car « l’œil en regardant la première image, comprend qu’il s’agit de la place, que le sol doit être d’une certaine couleur ; mais pour accepter de s’attarder sur la deuxième et la troisième, il réclame d’autres couleurs ».
Bonne lecture à ceux qui auront la chance de découvrir ce livre polyphonique entre Orient et Occident !

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