La
couleur peut devenir littérature, et c’est Ohran Pamuk, Prix Nobel de
littérature en 2006 qui réussit ce tour de force dans « Mon nom est Rouge ». Sur fond
d’enquête policière dans le milieu des peintres de l’Empire Ottoman de la fin
du XVI éme siècle, l’auteur pose la question « qu’est-ce donc qu’être une couleur ? » Et de
répondre : « C’est le toucher
de la pupille, la musique du sourd-muet, la parole dans les ténèbres ».
Avec
une immense poésie et un sens de l’observation digne des plus grands peintres,
Ohran Pamuk explique que les peintres ottomans se considéraient comme obligés
de peindre la poussière de différentes couleurs (rose carmin, vert indien, jaune safran ou caca d’oie), car « l’œil en regardant la première image,
comprend qu’il s’agit de la place, que le sol doit être d’une certaine
couleur ; mais pour accepter de s’attarder sur la deuxième et la
troisième, il réclame d’autres couleurs ».
Bonne
lecture à ceux qui auront la chance de découvrir ce livre polyphonique entre
Orient et Occident !
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