Ces quelques posts se veulent une observation du quotidien de nos couleurs.

Elles sont omniprésentes même si nous n’y prêtons pas forcément attention. Les couleurs qui nous entourent nous paraissent normales, peut-être même banales.
Et pourtant, le choix d’une couleur n’est que le résultat d’une longue histoire et d’un processus complexe.

L’association des couleurs l’est encore plus en ce sens que l’acceptabilité d’une harmonie de couleurs varie en fonction du temps et des lieux. Ainsi le bleu, inexistant, dans l’Antiquité, est aujourd’hui la couleur favorite des européens (lire à ce sujet « le bleu » de Michel Pastoureau – Editions du Seuil 2000).

Par conséquent, loin d’être stables et normatives, les couleurs nous accompagnent dans notre quotidien et constituent une terre où se mêlent histoire, symboles et esthétisme.


Bienvenu au pays de la couleur !













lundi 20 juillet 2015

DIOR ET MOI .....ET LA COULEUR



Même si l’objet de ce documentaire n’est pas à proprement dit la couleur mais la préparation du premier défilé de Raf Simons à la tête de la Maison Dior, il est frappant de voir combien elle est présente.

D’abord de par Christian Dior lui-même, car sa maison d’enfance à Grandville a une façade rose saumonée alors que le gravier est gris. Le rapport des deux couleurs semble l’avoir tellement marqué qu’il en a fait un des codes de la Maison Dior. Et il est vrai que parmi les modèles présentés, on constate que ces deux couleurs continuent de se côtoyer avec ravissement.

Ce code est aussi détourné par plusieurs audaces chromatiques. La première consiste à marier ce rose (auquel on a ajouté des paillettes) à une dentelle bleue et noire ; la fluidité des étoffes permettant de les mélanger allègrement. La seconde concerne l’utilisation des toiles de Sterling Ruby qui tiennent lieu d’inspiration de robes et manteaux.

On sort de ce documentaire touché par la personnalité de Raf Simons et admiratif de cette capacité à revisiter et à moderniser des codes qui pourtant datent de l’après- guerre.

dimanche 12 juillet 2015

COULEURS RENAISSANCE

 
 
Portrait du couronnement d'Elisabeth Ier

 
Catherine Parr

 
Marie Ier

 
Le duc d'Alençon

 
Robert Dundley

 
Eric XIV de Suède
 

Avec les Tudors, rien n’est à inventer. Dynastie pourtant brève, ils ont su marquer leur temps avec éclat. Les peintures exposées au Musée du Luxembourg témoignent de cette grandeur, ou en tout cas de la volonté de laisser à la postérité une image de magnificence.

Certes on s’attendait au grand portait d’Henri VIII peint par Hans Holbein le jeune (affiche même de l'exposition) ou celui du couronnement d’Elisabeth 1er, mais l’exposition révèle aussi quelques très beaux portraits Renaissance qui montrent des harmonies de couleurs osées et lointaines des normes en vigueur, comme celui de Catherine Parr par « Master John », celui de Marie Ier du même auteur ou encore des portraits des prétendants d’Elisabeth Ier : Prince Hercule – François, duc d’Alençon, Robert Dudley, comte de Leicester et Eric XIV de Suède.

Un objet atypique est à voUn objet atypique figure parmi ces portraits : la bague d’Elisabeth Ier qui s’ouvre sur le devant laissant découvrir deux minuscules portraits, d’elle et de sa mère, Ann Boleyn ..... peut-être pas si cruels les Tudors.

 
 

samedi 11 juillet 2015

NOIR VELAZQUEZ

Avant le noir Manet*, il y a sans doute eu le noir Velazquez. Lors de la visite de l’exposition qui se tient au Grand Palais, on ne peut être que frappé par les subtilités des noirs. Certes le clair obscur du Caravage n’est pas loin, surtout dans ses premières années de peintre, mais les tissus noirs se font écho les uns les autres car la teinte d’une soie n’est pas la même que celle d’une laine.
Ainsi le Portrait de l’Infant Baltasar Carlos de 1645 montre des contrastes entre les étoffes et les plis de la matière. Les mêmes contrastes sont accentués pour le Portrait de Pablo Valladolid montrant un noir tantôt mat, brillant, saturé ou au contraire passé.
La couleur n’est cependant pas en reste, car Velazquez n’hésite pas à mêler le rose au jaune dans Philippe IV en tenue de campagne ou de montrer le Pape Innocent X en cape rose brillante. Quant aux différents portraits de l’Infante Marguerite, ils porteront eux aussi les marques des couleurs les plus vives.
 

* Manet qui disait de Velazquez qu’il était « le peintre des peintres ».