Ces quelques posts se veulent une observation du quotidien de nos couleurs.

Elles sont omniprésentes même si nous n’y prêtons pas forcément attention. Les couleurs qui nous entourent nous paraissent normales, peut-être même banales.
Et pourtant, le choix d’une couleur n’est que le résultat d’une longue histoire et d’un processus complexe.

L’association des couleurs l’est encore plus en ce sens que l’acceptabilité d’une harmonie de couleurs varie en fonction du temps et des lieux. Ainsi le bleu, inexistant, dans l’Antiquité, est aujourd’hui la couleur favorite des européens (lire à ce sujet « le bleu » de Michel Pastoureau – Editions du Seuil 2000).

Par conséquent, loin d’être stables et normatives, les couleurs nous accompagnent dans notre quotidien et constituent une terre où se mêlent histoire, symboles et esthétisme.


Bienvenu au pays de la couleur !













jeudi 26 février 2015

VERS UNE NOUVELLE EVOLUTION DU COSTUME MASCULIN ?











Une des comédies à l’affiche depuis quelques semaines, Toute première fois, de Maxime Govare et Noémie Saglio (photo 1) montre un visage moderne de notre société. Voici qu’un homosexuel tombe amoureux d’une femme. Bon. Mais, cette histoire de coming out inversé affiche aussi, mine de rien, une autre forme de modernité, celle de l’évolution colorée du vêtement masculin. Les pantalons sont désormais jaunes (curry pour les plus timides), rouges magenta ou bleus cyan. L’audacieux bleu marine n’a qu’à bien se tenir ! Ce que les costumiers du film ont bien su capter, c’est la mode de la rue, car loin d’être une mise en scène imaginaire, de plus en plus d’hommes, portent désormais ces couleurs … un peu comme au Moyen Age, d’ailleurs.

Un cran au-dessus, Christian Lacroix au Musée Cognac Jay, nous offre une vision lumineuse et atypique du costume masculin. Que ce soit la redingote du XVIII éme siècle revisitée en rose fuchsia (photo 2), le costume composée de multiples tissus, dont un brocart de Walter Van Beirendonck, issu de la collection personnelle de Christian Lacroix (photo 3) ou la composition automnale mélangeant pantalon à carreaux, chemise de cotonnade à motifs cachemire, veste chargée de motifs cramoisis et écharpe jaune et grise (photo 4), le vêtement d’homme se charge de couleurs et d’imprimés plutôt chatoyants.

Il faut tout particulièrement noter le commentaire du panneau de la salle où se trouve la redingote rose. Est présentée comme une relation de cause à effet, le costume et l’émergence de l’individu. Dans ce XVIII éme siècle où un nouvel ordre social est en train de se mettre en place, le costume accompagne le mouvement et s’affiche, comme cela a été le cas si souvent, d’un message politique. L’individualité est matérialisée, exprimée par l’habillement. La dernière loi somptuaire datant du règne de Louis XIV, le champ d’expression par l’apparence est désormais libre. On voit d’ailleurs mal comment circonscrire ce constat au seul XVIII éme siècle …

L’évolution contemporaine colorée du vêtement masculin serait-elle annonciatrice d’une nouvelle ère sociologie ?

C’est en tout cas, un aspect inattendu de la parité.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire