Ces quelques posts se veulent une observation du quotidien de nos couleurs.

Elles sont omniprésentes même si nous n’y prêtons pas forcément attention. Les couleurs qui nous entourent nous paraissent normales, peut-être même banales.
Et pourtant, le choix d’une couleur n’est que le résultat d’une longue histoire et d’un processus complexe.

L’association des couleurs l’est encore plus en ce sens que l’acceptabilité d’une harmonie de couleurs varie en fonction du temps et des lieux. Ainsi le bleu, inexistant, dans l’Antiquité, est aujourd’hui la couleur favorite des européens (lire à ce sujet « le bleu » de Michel Pastoureau – Editions du Seuil 2000).

Par conséquent, loin d’être stables et normatives, les couleurs nous accompagnent dans notre quotidien et constituent une terre où se mêlent histoire, symboles et esthétisme.


Bienvenu au pays de la couleur !













mardi 30 juin 2015

GENEREUX MUSEE DE GRENOBLE

 
Composition de Polke
 
 
Thomas Schütte
 
Thomas Schütte
 
La belle dame à la violette de Gaston Chaissac
 
 
Penone
 
Les tapis rouges de Matisse

Songe d'une nuit d'été de Chagall

Amusement de Van Dongen
 
 
Le Musée de Grenoble est encore à la pointe en matière d’art contemporain. Premier Musée d’art moderne en France, il expose ses acquisitions des dix dernières années dans un parcours de « Picasso à Warhol ».

On y croise des artistes allemands comme Polke (qui avait lui-même fait l’objet d’une exposition) dans sa « Composition » de 1996 qui révèle un travail subtil de la couleur mais également Thomas Schütte, qui n’est pas sans rappeler Messerschmitt dans sa sculpture alors que son dessin est aussi raffiné que coloré.

Gaston Chaissac nous envoute de ses coloris tranchés dans « la belle dame à la violette », tandis que Penone se joue de la nature en nous emportant vers une poésie visuelle.

Mais le Musée de Grenoble, ce sont aussi de belles collections de Matisse (parmi les premiers dons en 1922) ou de Chagall, sans oublier quelques trois très beaux Van Dongen.


lundi 29 juin 2015

COULEUR CHAIR



Femmes à la toilette ou comment ce que l’on pense être une normalité, voire une banalité est en réalité le fruit d’une longue évolution …. renseignée et illustrée par l’art.

On commence en effet le parcours par le XVIéme siècle avec le « Portrait de Gabrielle d’Estrées et de la Duchesse de Villars au bain ». On peut noter dès ce tableau l’importance de la couleur de la peau : très banche pour la maîtresse royale, plus brune pour la servante.

Le symbolisme de la couleur chair est constant tout au long des œuvres et quels que soient les siècles : chez Boucher avec la « jupe relevée » de 1742, chez Manet et Berthe Morisot, chez la prostituée de Kupka de 1908 comme chez Bonnard dans « Marthe à sa toilette » de 1919. Le XXéme siècle n’échappe pas à la fascination de cette peau claire, comme le montre la photo d’Erwin Blumenfeld de 1948.

La peau n’est pas blanche, elle est laiteuse et attire l’œil de sorte que le décor semble tout à fait secondaire. L’art véhicule des archétypes, que les temps présents commencent tout juste à remettre en cause.

lundi 8 juin 2015

LA COULEUR COMME REMERCIEMENT


 
Les apports de l’immigration racontée par la mode. C’est le pari audacieux que le Musée de l’Immigration a fait en organisant une exposition dédiée aux couturiers étrangers qui ont œuvré, à et pour la mode française.

Si le noir y est omniprésent, sa mise en scène est variée, comme l'illustrent les « 6+1 » d’Anvers aux influences punk et Elsa Schiaparelli qui le conçoit en relief avec des petites écailles dans sa « robe d’après midi » de 1933.

La couleur éclate avec les japonais comme dans la robe longue de 1994 d’Issey Miyake composée de bandes blanches, noires, bleus, oranges, roses, vertes et jaunes. Kenzo n’est pas en reste et ajoute aux mélanges aventureux des couleurs celui des imprimés.

Il est également émouvant de noter que des hommages à la France sont rendus comme à travers ce manteau et cette robe bleu blanc rouge de Paco Rabanne en 1974, que l’on lit comme un remerciement.



dimanche 7 juin 2015

OCRES LASCAUX




L’exposition qui se tient actuellement Porte de Versailles ne peut que donner envie de voir les répliques sur place, car nul doute que ces hommes préhistoriques ont fait des parois des grottes un art voilà 19 000 ans.

Si les représentations sont impeccables, la couleur y joue un rôle essentiel. Les ocres offrent des nuances subtiles allant du rouge au jaune, révélant des pigments délicats. Le noir obtenu grâce à de l’oxyde de manganèse se dégrade en plusieurs tons comme dans la vache noire, si bien qu’une impression très réaliste se dégage des parois.

Mais le plus étonnant est sans doute ces carrés au pied des dessins qui reprennent les teintes de chacun d’eux, sauf une : un mauve dont on ignore la provenance et qui n’apparait sur aucune paroi. Lascaux conserve encore ses mystères ….