Ces quelques posts se veulent une observation du quotidien de nos couleurs.

Elles sont omniprésentes même si nous n’y prêtons pas forcément attention. Les couleurs qui nous entourent nous paraissent normales, peut-être même banales.
Et pourtant, le choix d’une couleur n’est que le résultat d’une longue histoire et d’un processus complexe.

L’association des couleurs l’est encore plus en ce sens que l’acceptabilité d’une harmonie de couleurs varie en fonction du temps et des lieux. Ainsi le bleu, inexistant, dans l’Antiquité, est aujourd’hui la couleur favorite des européens (lire à ce sujet « le bleu » de Michel Pastoureau – Editions du Seuil 2000).

Par conséquent, loin d’être stables et normatives, les couleurs nous accompagnent dans notre quotidien et constituent une terre où se mêlent histoire, symboles et esthétisme.


Bienvenu au pays de la couleur !













jeudi 24 décembre 2015

VACHES ROSES ET VISAGES BLEUS












Dans le monde d’Andy Warhol, tout est permis. Les flowers de toutes les couleurs semblent bien banales à côté des Mao jaune à fond rose ou vert à fond rouge. Les vaches sont également roses et jaunes et le visage de Jacky Kennedy bleu. C’est ce champ des possibles qui semble n’avoir aucune limite, qui créée une poésie moderne et sensible. Les couleurs sont franches et s’assument pleinement, comme décomplexées. Le rose est bonbon, le jaune canari et le vert prairie.
L’univers hyper coloré de Warhol est désopilant car tout y est imaginable, sans tabou, ni limite. Il va même très loin car sa fameuse Factory puisque la couleur argent est utilisée comme porte d’entrée à l’immatérialité de la vie ….. rien n’est impossible, on vous dit !
Avec en prime la collections des shadows complète qui permettent de prendre connaissance des couleurs préférées de Warhol.


lundi 21 décembre 2015

CINQUANTE NUANCES DE BEIGE


Couverture du catalogue de l'exposition


Robe d'intérieur de Worth


Robe byzantine de Worth


Manteau de Jeanne Lanvin



Robe de garden party de Worth



Robe de grand soir de Jenny


Ensemble du soir de Nina Ricci


Visiter l’exposition portant sur les costumes de la Comtesse Greffule au Palais Galliera, c’est pénétrer dans un espace d’élégance.
Des tissus, des coupes qui étranglent la taille, des drapés bien sûr, mais aussi des couleurs. La comtesse Greffulhe issue d’une lignée prestigieuse et qui a conclu un mariage malheureux, s’est mise en scène toute sa vie. Le vêtement a été un des vecteurs de cette mise en scène, presque une arme, car elle n’a pas suivi les modes, elle a contribué à les créer.
Les couleurs vives sont frappées d’interdiction. Quand il y a du rose, celui-ci est éteint ou pétale, très clair et poudré. Quand il y a du vert, il est sombre et saturé comme le sont les verts anglais. Le noir est quant à lui très présent, particulièrement pour les robes de soirée.
Les journaux de l’époque ne manquent pas de commenter les tenues comme dans Le Gaulois en 1894 : « la robe est de soie lilas rosé, semé d’orchidées, et recouverte de mousseline de soie de même nuance, le chapeau fleuri d’orchidées, et tout entouré de gaze lilas. »
Ce qui étonne le plus, ce sont les tonalités de beige déclinées de mille façons : l’ivoire, le grège,  le beige medium, foncé, mordoré, or,  … Ces nuances sont d’autant plus réussies qu’elles jouent avec les tissus (satin, voile de soie, maille de laine, mousseline de soie) apportant ainsi tantôt brillance et légèreté. Les broderies ne sont pas en reste, faisant de certaines pièces de véritables trésors d’artisanat. La robe dite byzantine portée pour le mariage de sa fille Elaine en est un exemple époustouflant.

Les photos et la citation du « Gaulois » sont issus du catalogue de l’exposition « La Mode retrouvée – les trésors de la comtesse Greffulhe  » Paris Musées


jeudi 10 décembre 2015

" LA COULEUR EST L'UNE DES GRANDES CHOSES DE CE MONDE QUI FAIT QUE LA VIE VAUT POUR MOI LA PEINE D'ETRE VECUE " GEORGIA O ' KEEFFE

 
Plaquette de l'exposition sur fond de l'ouvrage de Britta Benke "O'keeffe"
Edition Taschen

 
Musique rose et bleu


 
Iris clair

 
Rouge, jaune et bande noire


Précurseur une fois encore, le Musée de Grenoble offre pour la première fois en France une rétrospective de Georgia O’Keeffe, artiste majeur du XX éme siècle sur le continent américain.

Abstraite ou légèrement figurative la peinture de l’artiste est « la tentative de créer un équivalent du monde avec la couleur – la vie comme je la vois ». C’est ainsi que Georgia O’Keeffe, qui est la peintre de son environnement saisi avant tout la couleur, du jaune des paysages du Middle West de son enfance à l’influence des couleurs de la photographie : « je crois que vous autres, les photographes vous m’avez fait voir, ou plutôt fait sentir des couleurs nouvelles ».

Et qui sait, peut-être ce regard conserve t-il, puisque Georgia O’Keeffe a été quasiment centenaire ….

mardi 8 décembre 2015

DES COULEURS PEUVENT EN CACHER D'AUTRES




 Portrait par elle même
 

 
L'Atelier d'une jeune femme peintre en 1789

 
Marie Antoinette et ses enfants

 
Marie Antoinette en gaulle


La tendresse maternelle
 

 
Comtesse Skavronskaïa

 
Anna Flora von Kagenek

 
Princesse de Liechenstein

 
 Comtesse Johann Nepomuk
 
L’exposition retraçant l’œuvre de Madame Vigée Le Brun qui se tient actuellement au Grand Palais est aussi un témoignage des normes de la couleur au XVIII éme siècle. On est en effet saisi par le peu de gamme et dans le même temps par l’audacieux mélange de certaines teintes.

Traditionnellement et depuis l’Antiquité, les trois couleurs de base étaient le noir, le rouge et le blanc. L’avènement du bleu dans le courant du Moyen Age a ouvert les possibilités chromatiques. Et en effet, on constate que le rouge et le blanc sont très utilisés par Madame Vigée Le Brun, en plus des bleus, pastel à roi. A ces couleurs de base et récurrentes, l’œil est toutefois surpris par l’alliance du bleu et du kaki de la robe de la Comtesse Skavronskaïa ou encore par le rouge et le « caca dauphin » (terme de l’époque correspondant à notre « moutarde » contemporain) de la tenue d’Anna Flora von Kagenek. Mais que dire des vêtements mêlant rouge et violine de le Princesse de Liechenstein et de la Comtesse Johann Nepomuk ? L’image de ce XVIII éme siècle rose et bleu sucrés, sans être totalement fausse, se trouve toutefois un peu bousculée.