Ces quelques posts se veulent une observation du quotidien de nos couleurs.

Elles sont omniprésentes même si nous n’y prêtons pas forcément attention. Les couleurs qui nous entourent nous paraissent normales, peut-être même banales.
Et pourtant, le choix d’une couleur n’est que le résultat d’une longue histoire et d’un processus complexe.

L’association des couleurs l’est encore plus en ce sens que l’acceptabilité d’une harmonie de couleurs varie en fonction du temps et des lieux. Ainsi le bleu, inexistant, dans l’Antiquité, est aujourd’hui la couleur favorite des européens (lire à ce sujet « le bleu » de Michel Pastoureau – Editions du Seuil 2000).

Par conséquent, loin d’être stables et normatives, les couleurs nous accompagnent dans notre quotidien et constituent une terre où se mêlent histoire, symboles et esthétisme.


Bienvenu au pays de la couleur !













lundi 21 décembre 2015

CINQUANTE NUANCES DE BEIGE


Couverture du catalogue de l'exposition


Robe d'intérieur de Worth


Robe byzantine de Worth


Manteau de Jeanne Lanvin



Robe de garden party de Worth



Robe de grand soir de Jenny


Ensemble du soir de Nina Ricci


Visiter l’exposition portant sur les costumes de la Comtesse Greffule au Palais Galliera, c’est pénétrer dans un espace d’élégance.
Des tissus, des coupes qui étranglent la taille, des drapés bien sûr, mais aussi des couleurs. La comtesse Greffulhe issue d’une lignée prestigieuse et qui a conclu un mariage malheureux, s’est mise en scène toute sa vie. Le vêtement a été un des vecteurs de cette mise en scène, presque une arme, car elle n’a pas suivi les modes, elle a contribué à les créer.
Les couleurs vives sont frappées d’interdiction. Quand il y a du rose, celui-ci est éteint ou pétale, très clair et poudré. Quand il y a du vert, il est sombre et saturé comme le sont les verts anglais. Le noir est quant à lui très présent, particulièrement pour les robes de soirée.
Les journaux de l’époque ne manquent pas de commenter les tenues comme dans Le Gaulois en 1894 : « la robe est de soie lilas rosé, semé d’orchidées, et recouverte de mousseline de soie de même nuance, le chapeau fleuri d’orchidées, et tout entouré de gaze lilas. »
Ce qui étonne le plus, ce sont les tonalités de beige déclinées de mille façons : l’ivoire, le grège,  le beige medium, foncé, mordoré, or,  … Ces nuances sont d’autant plus réussies qu’elles jouent avec les tissus (satin, voile de soie, maille de laine, mousseline de soie) apportant ainsi tantôt brillance et légèreté. Les broderies ne sont pas en reste, faisant de certaines pièces de véritables trésors d’artisanat. La robe dite byzantine portée pour le mariage de sa fille Elaine en est un exemple époustouflant.

Les photos et la citation du « Gaulois » sont issus du catalogue de l’exposition « La Mode retrouvée – les trésors de la comtesse Greffulhe  » Paris Musées


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